Radiothérapie dans l'enfance... Attention !
Après certains traitements des tumeurs pédiatriques, comme une radiothérapie de la tête, des troubles hormonaux (également appelés troubles endocriniens) sont observés dans 40 à 60% des cas. Il peut s’agir de retard de croissance, de retard ou d’avance de la puberté, d’une atteinte thyroïdienne, d’un problème de fertilité. C’est pourquoi la croissance, les signes de puberté et le taux de certaines hormones dans le sang sont régulièrement évalués.
A l’âge adulte, le suivi doit se poursuivre de manière prolongée. En effet ces traitements peuvent perturber le fonctionnement de certaines glandes des années plus tard. Le risque de développer une pathologie endocrinienne peut atteindre 43% à l’âge de 60 ans chez des patients traités pour un cancer entre l’âge de 5 et 9 ans.
Atteintes hypothalamo-hypophysaires
Il s’agit d’une insuffisance de fabrication (appelée déficit) d’une ou plusieurs hormones qui peut survenir tardivement dans les suites d’une radiothérapie touchant la région hypothalamo-hypophysaire dans le cadre de tumeurs cérébrales ou du massif facial, mais aussi de certaines leucémies, de lymphomes ou d’irradiation corporelle totale en vue d’une greffe de cellules. La sécrétion de l’hormone de croissance (qui sert notamment à grandir) est en général la première affectée par la radiothérapie.

Hypothalamus
Hypophyse
Les déficits de sécrétion des autres hormones sont plus rares et plus tardifs. Les symptômes d’un déficit hormonal, lorsqu’ils existent, sont variables. Cela peut être une grande fatigue sans raison particulière, une perte ou une prise de poids injustifiée, une irritabilité ou encore un manque de désir sexuel, une difficulté à concevoir des enfants. Avec un suivi adapté, s’il y a un dysfonctionnement hormonal, il pourra être dépisté lors d’un examen biologique sans qu’aucun symptôme ne soit ressenti et un traitement de compensation (appelé substitutif) pourra vous être proposé. C’est pourquoi, un suivi à long terme est important.
Pour en savoir plus sur les conséquences d'un déficit hormonal, vous pouvez cliquer sur les liens ci-dessous :
Les pathologies thyroïdiennes
La thyroïde située à la base du cou fabrique les hormones dites « thyroïdiennes » (la T4 et la T3), sous le contrôle d’une hormone hypophysaire appelée TSH. La thyroïde est très sensible à la radiothérapie cervicale. Le traitement d’un cancer durant l’enfance ou l’adolescence peut entrainer des dysfonctionnements de la thyroïde, parfois même de nombreuses années après la guérison.

Thyroïde
Pour en savoir plus sur les pathologies thyroïdiennes pouvant faire suite au traitement d'un cancer pédiatrique, vous pouvez cliquer sur les liens ci-dessous :
L'atteinte des gonades
Utérus
Ovaires
Vagin


Pénis
Testicules
Certaines chimiothérapies, ainsi qu’une intervention chirurgicale et/ou une radiothérapie touchant les ovaires ou les testicules peuvent perturber la fabrication des hormones sexuelles ainsi que la possibilité d’avoir des enfants
Pour en savoir plus, vous pouvez cliquer sur les liens ci-dessous :
Diabète et obésité
L’insuline est une hormone fabriquée par le pancréas. Elle fait baisser le taux de sucre (glycémie) dans le sang. Un défaut de fabrication de l’insuline peut être dû à une irradiation abdominale ce qui entraine une augmentation du taux de sucre dans le sang (hyperglycémie). Les signes devant faire penser à une hyperglycémie sont : fatigue, envie excessive d’uriner et de boire, perte de poids. Un dosage de la glycémie permet de confirmer le diagnostic. Le traitement repose sur des injections quotidiennes d’insuline.

La radiothérapie au niveau du cerveau et les tumeurs au niveau de l’hypothalamus favorisent l’augmentation de la graisse entourant les viscères, en particulier par le déficit en hormone de croissance et un défaut de régulation de l’appétit. Cette obésité s’accompagne, avec l’augmentation de l’âge, à un risque plus élevé de diabète et de complications cardio-vasculaires.
Ostéoporose
Les survivants d’un cancer pédiatrique ont un risque augmenté d’avoir une fragilité osseuse prédisposant à des fractures, en particulier s’il y a un déficit en hormone de croissance et en hormones sexuelles. Un suivi en endocrinologie à l’âge adulte est important afin de mettre en route un traitement permettant de corriger ces déficits et diminuer le risque de fracture.
